Le magmatisme

C'est l'ensemble des phénomènes liés à la formation et aux déplacements des magmas.
On appelle magma un liquide silicaté à haute température (>600°C) contenant des gaz dissous qui donne par refroidissement une roche magmatique. Un silicate (SiO4) étant un minéral dont le motif élémentaire est un tétraèdre formé d'atomes de silicium et d'oxygène auxquels peuvent s'ajouter des atomes d'aluminium sous forme d'alumine (Al2O3) et des atomes de fer et de magnésium.

1. Magmatisme intra-plaques ou d'anatexie crustale

Au cours de l'orogénèse consécutive à la rencontre de deux plaques continentales, l'épaississement crustal s'accompagne de la fusion partielle ou anatexie de la croûte donnant un magma de composition granitique, on parle de magmatisme d'anatexie crustale.

Solidus liquidus
Fig.1. Courbe Pression/Température pour une roche de composition granitique
(D'après H. Winkler modifié).
(1). solidus du système quartz+albite+orthose en présence d'eau
(2). solidus d'un granite sec à biotite
(3). liquidus 4% eau
(5). solidus du système quartz+albite+orthose à sec et sans la présence de minéraux contenant des radicaux OH.
Pour un matériau donné (minéral, roche ou métal) qui subit une fusion ou une cristallisation, le solidus est la courbe qui sépare deux domaines, le domaine où il est solide du domaine où il y a un mélange de solide et de liquide.
Le liquidus sépare le domaine où il y a un mélande solide+liquide, du domaine où le matériau est en totalité liquide

Les expériences réalisées au laboratoire sur des roches de composition granitique en présence d'eau (car des roches sédimentaires soumises à une fusion partielle fournissent un liquide de composition granitique : quartz+albite+orthose) montrent que:

- soumises par exemple à des pressions de 0,4 GPa, elles subissent un début de fusion vers 650°C (Point A sur la courbe (1) du solidus) correspondant à une profondeur de 15 Km, pour donner des magmas de composition migmatitique (cf. ci-dessous).
-alors que pour un granite à biotite sec (point B sur la courbe (2)) il faut atteindre une température de 740°C,
-et qu'il faut une température de 930°C (Point C sur la courbe (5) du solidus) pour un granite sec sans la présence de minéraux à radicaux oxydriles OH.

Quel est le devenir des magmas d'anatexie crustale?

migration d'un magma granitique
Fig.2. Possibilité de migration d'un magma granitique dans la Croûte terrestre

Un magma granitique d'anatexie crustale (A) rencontre très rapidement les conditions de solidification en (B) sur la courbe du solidus en prèsence d'eau et forme donc un massif de migmatites ou d'anatexites en profondeur.
Les migmatites (du grec migma=mélange) sont des roches de mélange formées d'une trame métamorphique comme par exemple un gneiss et d'un néosome issu de la partie fondue de la roche initiale; le néosome lui-même comprend une partie claire ou leucosome (quartz+feldspath) et d'une partie sombre ou mélanosome (mica noir).
Les migmatites pouvent donner des massifs granitiques à bords diffus (Argentera-Mercantour).
S'il y a une surchauffe (C) dans un contexte tectonique de collision, sa migration peut se poursuivre vers la surface et donner naissance à un massif granitique à bords circonscrits ou pluton, en (D), intrusif dans les roches qu'il traverse. C'est le cas du Granite de Plan-de-la-Tour dans les Maures.
Pour donner des roches extrusives (épanchements de rhyolites en surface en (F)), le magma (E) issu de la fusion d'une croûte continentale anhydre (solidus 2) doit être très chaud donc d'origine infra-crustale (cf. Fig.15).

2. Magmatisme d'origine infra-crustale

La fusion partielle ou anatexie peut se produire dans les matériaux du manteau supérieur dont la nature a été connue à la suite de données fournies par la géophysique et l'étude d'écailles ramenées en surface lors de la tectogénèse. Le manteau supérieur est constitué de péridotites, roches magmatiques riches en péridots (d'où leur nom) qui sont des silicates riches en ferro-magnésiens comme l'olivine, auxquels s'ajoutent des pyroxènes, des plagioclases, des spinelles ou des grenats.

   2.1. Au niveau des dorsales médio-océaniques ou rides.
Ce sont des "marges actives" au niveau desquelles se manifestent
-une activité magmatique intense notamment un volcanisme avec émission de basaltes "en coussins" ou pillow lavas et des émissions hydrothermales "les fumeurs noirs".
-la formation de croûte océanique,
-une activité tectonique caractéristique, conséquence de mouvements d'extension intra-plaque de la lithosphère, avec la formation d'un bourrelet lithosphérique, un amincissement crustal, la formation de failles normales et de failles transformantes dans les zones de coulissage qui décalent l'axe de la dorsale, des remontées magmatiques et des séismes peu profonds.

pillow lava
Fig.3. "Pillow-lavas"
Fumeurs noirs
Fig.4. "Fumeur noir"

(CNRS)

           2.1.1. Création de la lithosphère océanique.

On peut distinguer plusieurs stades:
- un bombement lithosphérique dû à une remontée du manteau avec effusion de basaltes alcalins, dès le début de la divergence des plaques lithosphériques, puis

-un amincissement crustal entrainant, suite aux mouvements de divergence, la formation de failles normales, d'un fossé d'effondrement cental avec sa large vallée centrale ou rift (10 à 20 km de large limité par des versants abrupts dans le cas des "dorsales lentes" type "Ride médio-atlantique") ou sans rift avec une zone déprimée centrale (5 à 15 Km de large dans le cas des "dorsales rapides" type "Ride Est-Pacifique"). Un volcanisme actif accompagne ces phénomènes.

-une formation de croûte océanique par la remontée de roches basaltiques qui s'ajoutent de part et d'autre de la zone axiale, au plancher océanique existant : c'est le phénomène d'accrétion. Ainsi le plancher du jeune océan s'élargit, on parle d'expansion du fond océanique.

         2.1.2. Origine des magmas.

Dans les chaînes de montagnes plissées on retrouve des lambeaux de lithosphère océanique constitués d'une séquence (séquence ophiolitique) de roches caractéristiques ou ophiolites avec à la base des péridotites (cf. Fig.10). Ces basaltes tholéiitiques (tholéiitiques MORB= Mid Ocean Ridge Basalt) proviendraient des péridotites du manteau au niveau de la LVZ (Low Velocity Zone) à la limite de la lithosphère et de l'asthénosphère à environ 80 Km de profondeur à l'aplomb de la dorsale à Basses Pressions <20 Kbar.
Fusion des péridotites
Fig.5. Courbe Pression/Température pour une péridotite

Le géotherme de la dorsale recoupe (courbe rouge) le solidus (courbe verte) des péridotites sèches dès 20 Km de profondeur, la fusion partielle des péridotites est donc possible; la zone où la péridotite entre en fusion (pointillés rouges) se situe entre le solidus sec (courbe verte) et le géotherme de la dorsale (courbe rouge).

Si nous prenons une péridotite représentée par le point A. Comment peut-elle évoluer en fonction de P et T?

3 possibilités:

-augmentation de T qui provoquera un début de fusion en B,
-baisse de la P à température constante qui provoquera un début de fusion en C
-apport de fluides (H2O) qui permettra un début de fusion des péridotites hydratées en D.
Dans le cas d'une dorsale c'est la deuxième possibilité qui s'exprime, en effet la formation du magma provient de la décompression adiabatique c'est à dire à pression constante des péridotites du manteau asthénosphérique (roches ultramafiques riches en ferro-manésiens, pyroxène et olivine et pauvres en silice), entre 80 et 100 Km de profondeur, qui remontent vers la surface à la vitesse de 1 cm/an dans le cas d'une dorsale type Pacjfique.

Conclusion:la fusion partielle d'une péridotite (30%) fournit un magma andésitique en présence d'eau et basaltique en son absence, qui migre dans une chambre magmatique et une péridotite résiduelle.

Péridotite------->Péridotite résiduelle + liquide basaltique

Fusion partielle des péridotites

        2.1.3 . Evolution du magma

            2.1.3.1. Cristallisation fractionnée.

Bowen (1928) a montré qu'au cours du refroidissement d'un bain initial, la cristallisation des minéraux se fait dans un ordre défini, fonction de la nature du magma, des conditions de P et T et des gaz dissous.
Deux lignées évoluent parallèlement, la lignée des ferro-magnésiens (Fe, Mg), a droite sur le schéma ci-dessous et la lignée des alcalins (Na, K, Ca) à gauche.
La série réactionnelle des ferro-magnésiens est discontinue car on ne peut passer diretement d'un minéral à un autre alors que la série des alcalins est continue.

Série de Bowen
Fig.7. Séries réactionnelles de Bowen : série continue des plagioclases et série discontinue des ferro-magnésiens
(ils cristallisent en même temps

Les minéraux ultramafiques: très riches en Mg et Fe, très pauvres en Si (minéraux ultrabasiques) comme l'olivine des péridotites du manteau et les minéraux mafiques (de magnesium et fer): riches en Mg et Fe, pauvres en Si (minéraux basiques) comme les pyroxènes cristallisent dans l'ordre olivine, pyroxènes
Ainsi par refroidissement un magma pauvre en silice donnera ----> Cristaux d'olivine + liquide résiduel qui à son tour donnera---> des cristaux de pyroxène.

Si ces pyroxènes sont en contact avec un magma riche en quartz et en Na, K, Ca, ils donneront---> des cristaux d'amphiboles et par un processus semblable les derniers ferro-magnésiens formés seront des biotites. Dans la série des plagioclases on passe de l'anorthite calcique (basique) à l'albite sodique (alcaline) par une série de minéraux dont la composition chimique évolue d'une manière continue et qui ont même structure. Les minéraux felsiques (de feldspath et silice) sont riches en Si, Al, O, Na, K (minéraux acides) comme le quartz, la muscovite, les feldspath potassiques (orthose).

Conclusion : les minéraux les plus basiques, riches en Fe, Mg et/ou Ca cristallisent en premier vers 1 100°C alors que les alcalins (Na, K) cristallisent en dernier vers 900°.

Nom des minéraux % NaAlSi3O8
Albite
% CaAl2Si2O8
Anorthite
Albite 100-90 0-10
Oligoclase 90-70 10-30
Andésine
70-50 30-50
Labrador
50-30 50-70
Bytownite
30-10 70-90
Anorthite
10-0 90-100

Fig.8. Série continue des plagioclases

            2.1.3.2. La différenciation magmatique.

Pour les minéraux ferro-magnésiens, par refroidissement les cristaux apparaissent dans l'ordre suivant : olivine, pyroxène, amphibole, biotite, puis sédimentent sur la base de la chambre magmatique et ne font plus d'échanges avec le liquide résiduel. Ce dernier s'appauvrit donc en éléments qui sont entrés dans la composition des minéraux cristallisés et s'est enrichi de manière relative en éléments non cristallisés.
Ainsi prenons le mélange liquide suivant : 5 parties SiO2 + 5 parties MgO soit 50 % SiO2 et 50% MgO
si on retire 1 partie MgO, le liquide résiduel contiendra 5 parties SiO2 + 4 parties MgO donc le pourcentage MgO est plus faible et corrélativement le pourcentage SiO2 est plus élevé.

La composition du liquide résiduel a évolué, c'est ce qui se passe lors du refroidissement du magma basaltique tholéiitique issu de la fusion des péridotites anhydres du manteau supérieur :
magma basaltique tholéiitique---> cristaux hornblende-biotite + liquide résiduel = andésites (Islandites)

Labrador-bytownite (Plagioclases Na Ca) + augite-hyperstène (pyroxènes)+SiO2---> oligoclase-andésine (Plagioclases Na Ca) + augite-hyperstène (pyroxènes) + biotitestrong>

Conclusion : le liquide résiduel dans la chambre magmatique sera alors appauvri en éléments basiques (Fe, Mg, et/ou Ca) et relativement enrichi en silice et alcalins; le magma restant en cours de différenciation aura donc une composition différente du magma d'origine.

Cristallisation fractionnée
Fig.9. Cristallisation fractionnée.

En supposant le passage du magma andésitique dans une autre chambre magmatique secondaire, voire tertiaire le même phénomène conduira à la cristallisation de plagioclases, amphibole, biotite, quartz, feldspath potassique, muscovite et à la formation en surface de dacite et de rhyolite.
Si les magmas n'atteignent pas la surface, ils cristallisent pour donner des roches magmatiques intrusives grenues entièrement cristallines (gabbros, diorites, granites) dont le refroidissement plus lent a permis la formation de phénocristaux et pas de microlites ou de verre.
Les forces d'extension provoquent la formation de fractures dites fractures de tension dans lesquelles cristallisent les gabbros donnant naissance au complexe filonien des ophiolites.

Evolution d'un magma

Fig.10. Evolution des magmas

                2.1.4. Principales séries magmatiques.

La série magmatique est un ensemble de roches issues du même magma parental. Si on on place sur un diagramme alcalins-silice les compositions chimiques des roches magmatiques, elles se placent sur des courbes distinctes correspondant à plusieurs séries:

-la série tholéiitique : riche en silice libre sous forme de quartz, sans olivine (elle est incompatible avec le quartz) (45%<silice<75%), pauvre en K2O et Na20 et sans feldspathoïdes. Les roches issues vont des basaltes tholéiitiques (issus de péridotite anhydre à pressions faibles), aux andésites et dacites (issues de péridotites en présence d'eau). Cette série se rencontre dans la croûte océanique, les rides ou dorsales médio-océaniques, les rifts, dans les complexes ophiolitiques, les "trapps" ou vieux boucliers basaltiques du Brésil ou d'Inde (empilements de coulées volcaniques) ou les volcans d'Hawaii.
Les gabbros sont les équivalents intrusifs et les dolérites les équivalents filoniens.

-la série alcaline
: les taux de Na2O et K2O sont plus élevés que dans la série précédente. Les roches qui en sont issues vont des basaltes alumineux, trachytes, andésites, dacites et rhyolites; on les recontre dans le volcanisme continental (Chaîne des Puys), le volcanisme d'arcs insulaires, ou dans les "marges actives" ou zones de subduction.
Ces roches sont issues de la fusion de roches sédimentaires (argiles, grès, grauwackes) ou de roches métamorphiques (amphibolies, éclogites) de la plaque qui suducte.

-la série hyperalcaline
: très riche en minéraux alcalins. Les roches rencontrées vont des basaltes alcalins, aux téphrites (Vésuve) et aux phonolites (Grand Rift africain) dans les zones de divergence des plaques tectoniques. Dans les basaltes alcalins on rencontre des péridotites qui témoignent de leur origine.

               2.1.5. Les roches magmatiques ou ignées.

Classification d'après la granulométrie ou la texture.

On distingue :

- des roches grenues: dont,les cristaux visibles à l'œil nu sont apparus à la suite d'un refroidissement lent. Ex: Roches plutoniques comme les granites.

- des roches microlitiques : contenant de gros cristaux et dont les cristaux visibles au microscope sont apparus mêlés à un verre amorphe à la suite d'un refroidissement rapide . Ex: Roches volcaniques. Ex: basaltes.

- des roches microgrenues : dont les cristaux de petite taille sont apparus à la suite d'un refroidissement assez rapide. Ex : roches magmatiques filoniennes.
Ex: dolérites.

Classification des roches magmatiques

On la détermine le mode (proportions des minéraux essentiels) à l'aide d'un microscope polarisant et d'un compteur de points. On la représente à l'aide de deux diagrammes triangulaires.

Les sommets représentent :
°le Quartz,les Feldspaths alcalins (silicates d'alumine potassiques)
°les Feldspaths calco-sodiques ou Plagioclases qui forment une série continue qui va de l'Albite (NaAlSi3O8) à l'Anorthite (CaAl2Si2O8) . (Cf. Tableau ci-dessus).
°les Feldspathoïdes
Sur le schéma ci-dessus, les roches putoniques sont en noir, les roches volcaniques en bleu.
Séries magmatiques
Fig.12. Classification chimique des roches volcaniques

Classification d'après la teneur en silice SiO2:

Quand il est impossible de déterminer la composition modale d'une roche, on détermine sa teneur en silice et en feldspaths alcalins.

Roches acides :
SiO2>65%

Roches intermédiaires :
52<SiO2<65%

Roches basiques :
45<SiO2<52%

Roches ultra-basiques :
35<SiO2<45%

-Saturation en silice SiO2:
Roches sursaturées : contenant du quartz
Roches saturées : sans quartz et sans feldspathoïdes, à olivine et pyroxènes.
Roches sous-saturées : à feldspathoïdes et/ou olivine sans quartz

-Teneur en Feldspaths:
Roches alcalines: Na+K nettement>Ca (Feldspaths alcalins dominants)
Roches calco-alcalines: Na+K=Ca (Feldspaths alcalins+plagioclases)
Roches calco-sodiques ou calciques: Na+K<Ca (plagioclases dominants).

Classification d'après la teneur en alumine Al2O3.
Roches hyper-alumineuses
Al2O3>CaO+Na2O+K2O avec muscovite, corindon, topaze

Roches méta-alumineuses
Al2O3<CaO+Na2O+K2O

Roches hypo-alumineuses ou hyperalcalines : saturées en alcalins Na2O+K2O, sous saturées en Al2O3 avec clinopyroxènes

Composition minéraloqique roches magmatiques
Fig.13. Composition chimique et minéralogique des roches magmatiques.

(D'après http://www2.ulaval.ca, modifié).

Classification d'après la couleur de la roche.
°Minéraux clairs : quartz, feldspaths, feldspathoïdes
°Minéraux sombres : olivine, pyroxènes, amphiboles, .

Roches feldsiques (feldspath+silice) de couleur claire. Ex: granites, diorites, andésites..

Roches mafiques
(magnésium+fer) avec un fort pourcentage d'olivine, pyroxènes, amphiboles, biotite. Ex : gabbros, basaltes

Roches ultramafiques contiennent uniquement des minéraux mafiques. Ex : péridotites, pyroxèniques.

    2. 2. Magmatisme au niveau des zones de subduction.

A l'aplomb des zones de subduction-collision (Japon, Andes, Java...) la plaque lithosphèrique océanique dense et froide s'enfonce sous une autre plaque lithosphérique continentale ou océanique moins dense, dans le manteau lithosphérique plus chaud.
On rencontre deux types de manifestation magmatique: un volcanisme explosif de surface (andésitique ou rhyolitique témoin de l'apparition d'un magma en profondeur) et un magmatisme de profondeur à granodiorite ou granite :

(1). le volcanisme explosif avec émission de laves à viscosité élevée (forte teneur en silice) contenant des gaz dissous et riches en minéraux hydroxylés (amphibole, biotite) est à l'origine des arcs insulaires :

°volcanisme andésitique dans le cas de subduction d'une lithosphère océanique sous une autre lithosphère océanique et

°volcanisme rhyolitique dans le cas d'une subduction d'une lithosphère océanique sous une lithosphère continentale.

La structure de la roche est microlitique; elle est issue d'un magma riche en silice donc acide. Ce magmatisme est qualifié d'effusif et les roches d'extrusives. La composition chimique des roches apparues sont à 90% celle d'un granite ou d'un granitoïde (diorite).

(2). la formation de plutons granitiques ou de granitoïdes (granodiorites) qui se présentent sous la forme d'une masse arrondie ou d'une lentille cristallisée en profondeur.

La structure de la roche est grenue; elle provient d'un magma très riche en silice donc acide. Ce magmatisme est qualifié de plutonisme et les roches d'intrusives.

Conclusion : Diorite et andésite ont des compositions chimiques semblables, de même que granite et rhyolite, gabbro et basalte.

        2.2.1. Origine des magmas.

La croûte océanique plongeante (gabbros, basaltes et sédiments) très riche en eau (rappel : elle a été soumise à un métamorphisme hydrothermal BP-BT qui a provoqué son hydratation progressive depuis sa formation au niveau de la dorsale océanique) est soumise à des Pressions croissantes alors que la Température varie peu à cause de sa faible conductivité thermique. Les roches subissent alors des transformations minéralogiques à l'état solide c'est à dire un métamorphisme HP BT.

Le premier phénomène important est une déshydratation des roches de la croûte océanique par départ de vapeur d'eau,

L'eau libérée peut-elle fournir des magmas en profondeur ?

Solidus des péridotites

Prenons l'exemple des péridotites du manteau.

Le géotherme océanique indique la variation de la température avec la profondeur.

Le solidus sépare le milieu dans lequel les péridotites sont solides du milieu dans lequel elles sont partiellement fondues.

Le solidus des péridotites du manteau ne recoupe pas le géotherme contrairement au solidus des péridotites hydratées ; on en déduit que la fusion partielle des péridotites est impossible alors qu'il existe un domaine de fusion partielle des péridotites hydratées.

La fusion des péridotites n'est possible qu'en présence d'eau.

Qu'elle est l'origine de cette eau?

C'est la déshydratation des roches de la croûte océanique qui subducte qui libère de l'eau au cours des transformations métamorphiques, ce que confirme le laboratoire (cf. réactions (1) et (2)).

Conclusion : Cette eau abaisse le point de fusion des péridotites et entraîne leur fusion et la formation de magmas.

            2.2.2. Phénomènes métamorphiques liés à la subduction.

Schéma chaîne de collision
Fig.15. Transformations minéralogiques au cours d'une subduction.

Ainsi à partir des gabbros (Feldspath+pyroxène+amphibole+biotite) apparaissent le long du plan de subduction de nouvelles roches métamorphiques avec leur faciès et leurs minéraux caractéristiques. On distingue :

-le domaine des schistes verts à chlorite et actinote (métamorphisme BP/MP MT),
-le domaine des schistes bleus à glaucophane (amphibole bleue MP BT),
-le domaine des éclogites à jadéite (pyroxène HP) et grenat (HP HT).
En effet on a montré au laboratoire que:
plagioclase--->jadéite+quartz
plagioclase+chlorite+actinote--->glaucophane+eau (1)
plagioclase+glaucophane--->grenat+jadéite+eau (2)

Ainsi outre l'apparition de nouveaux minéraux (glaucophane, jadéite, grenat) stables dans de nouvelles conditions de P et T, il y a libération d'H2O qui provoque la fusion partielle des roches de la plaque chevauchante mais aussi des péridotites du manteau.

La production de magmas dans les zones de subduction est à l'origine de la production de croûte continentale ou accrétion continentale.

            2.2.3. Devenir des magmas

Les magmas produits à partir des péridotite hydratées du manteau moins denses que les roches encaissantes, remontent en se refroidissant et les phénomènes de cristallisation fractionnée et de différentiation magmatique donnent naissance aux roches volcaniques andésitiques ou rhyolitiques et aux roches plutoniques granitiques ou granitoïtites. Le schéma précédent résume le magmatisme au niveau des zones de subduction.

3. Magmatisme d'un "point chaud"


Point chaud
Fig.16. Point chaud

magmatisme de point chaud

Un panache ou diapir issu du manteau inférieur, plus chaud que les zones voisines (les causes de cette anomalie ne sont pas encore connues avec certitude), donne naissance à un magma basaltique qui traverse la lithosphère, la perce et forme en surface un volcan dit de "point chaud". La plaque litosphérique sus-jacente qui dérive au dessus de la source de chaleur fixe, engendre un alignement de volcans; c'est le cas des Îles Hawaii, des Îles de la Société ou des Îles des Marquises.

Exemple de l'archipel d'Hawaii (figure ci-contre)

1. Kaua'i = 5,6 -3,8 Millions d'années

2. O'ahu = 3,5-2,7 Ma

3. Moloka'i = 1,8 Ma

4. Maui = 1,5 Ma

5. Big Island = actue


Fig.18.  Le magmatisme