Les marqueurs de la déformation:
schistosité et taches vertes

-Exemple 1 : Schistosité et stratification dans les grès pelitiques

Informations scientifiques

Sous l'effet des contraintes orientées d'origine tectonique, il y a déformation des réseaux cristallins puis dissolution des cristaux les plus fragiles et recristallisation des micas par exemple, dans les plans de contraintes minimales qui sont perpendiculaires aux poussées. Si la direction des contraintes change, il y a des microcisaillements le long des surfaces les plus fragiles (par exemple les surfaces planes de clivage des micas) et la roche se débite alors en petits feuillets le long des surfaces de schistosité.

Les plans de schistosité (S1) sont toujours perpendiculaires aux contraintes maximales de compression; la direction de ces plans déterminée sur le terrain permet de déduire la direction des contraintes.

Conclusion.

Schistosité et recristallisation sont 2 manifestations synchrones de l'effet des contraintes sur un matériau cassant resté solidaire du socle fracturé.

-Exemple 2 : Schistosité et taches vertes dans les psammites de la vallée de la Vionème (Alpes maritimes)

Schiostosité

Taches vertes schéma

- Analyse de l'affleurement

Repérage des surfaces de stratification et des surfaces de schistosité: les taches vertes soulignent les plans de stratification (1), horizontaux et parallèles des dépôts.

Les grès se débitent en dalles minces centimétriques subverticales le long des surfaces de schistosité (2).

- Interprétation

Les taches vertes ont ici subi une déformation plastique, continue sans rupture:
-un raccourcissement dans la direction de la contrainte maximale
-un allongement dans la direction de la contrainte minimale perpendiculaire à la première, dans les plans de la schistosité (2).

L'allongement des taches vertes est parallèle à la schistosité et leur aplatissement n'est pas parallèle à la stratification, elles ont donc subi une déformation et leur forme donne une idée de la déformation; elles sont donc des marqueurs de la déformation.

-Exemple 3 : Schistosité dans les pélites de Fabrégas (La Seyne-sur-mer)

Preuve
Preuve2
1 = pélites
2 = banc d'arkose
S0 = surfaces de stratification
S1 = schistosité naissante

Dans les pélites, une schistosité (S1) naissante plonge vers le sud: donc les contraintes qui lui ont donné naissance s'exercaient dans une direction perpendiculaire sud-nord; c'est le résultat d'un cisaillement vers le nord du socle qui recouvre les pelites de La Verne.

Informations scientifiques

C'est une preuve ici que l'unité supérieure (l'unité de Bandol-Cap Sicié formée de phyllades) chevauche vers le nord l'unité des Maures-Saint Mandrier formée de terrains permiens (cf. schéma structural des environs de Toulon).

C'est à la fin de l'Eocène que, lors des mouvements tectoniques majeurs pyrénéo-provençaux , le socle a été impliqué dans des déplacements importants et que la couverture sédimentaire qui reposait sur le socle, s'est décollée au niveau du Trias inférieur en subissant une translation vers le nord.

Aussi le Permien de Fabrégas, La Verne, Saint-Mandrier est-il une "fenêtre" creusée par l'érosion dans les phyllades du socle.
Les petits massifs de phyllades du Mourillon, Lamalgue, Cap Brun à Toulon ou du Pradet sont des Klippes synclinales, c'est à dire des lambeaux de nappes, isolés par l'érosion.


Conclusions
:
  1. -les contraintes sont provoquées par des mouvements actifs des plaques lithosphériques et non par les pressions dûes au poids des sédiments.

  2. -l'étude de la schistosité permet de déterminer la direction des contraintes.

  3. -des contraintes de compression peuvent se manifester dans un contexte tectonique de distension !